Ressasse

Mardi 8 octobre

Marché plus d’une heure aujourd’hui.

Pas vraiment marché. Erré, plutôt d’une rue à l’autre.

Partout, du verre et de l’acier. Ce n’est plus ma ville d’avant.

J’ai repensé à cette chanson de Francoise Breut, « ville nouvelle » : « Quelqu’un a dessiné pour moi, une médiathèque, un cinéma.. »

J’ai longé des rues, les parois miroirs. Je me suis vu vieux, dans le reflet des agences immobilières et des pompes funèbres dernier cri.

J’étais petit quand nous avons quitté le 7 avenue de Paris, l’appartement à la lumière traversante, l’église Saint-Joseph.

On est partis parce qu’on se trouvait pauvres.

On est partis, conquérants, habiter des villes aux vieilles pierres, moins béton.

Mais les vieilles pierres n’ont rien arrangé. On est restés collés au sol, énervés par la chaleur, conscients que dans le fond, ce n’était pas Le Havre le problème.

Pierre ou béton. Au moins le béton ne ment pas.

En fin d’après-midi, je suis allé voir la mer, si proche des immeubles. Au loin les cargos se croisaient. J’ai dérivé à l’ouest, vers les vrais docks, en face d’un musée de verre où je ne suis jamais allé.

Ecouté ma musique.

À demain

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