Like a Virgin (sur une photo de Jacques Marcel Blondel)
Tu t’en fous toi, d’attendre ici,
Dos à la fenêtre, à contre-vie.
T’as trouvé la parade.
Ta tête penche vers un écran sans images.
Dans le plexi scolaire, tu poses, paume ouverte
Poupée de tartan rouge cœur,
Poupée gigogne, poupée madone.
Tu savoures.
Dehors il fait beau bleu et personne ne sait.
Ni le lait qui jette par-dessus bol,
Ni la main qui lentement s'immisce
Sous le tartan rouge sang.
Dans le plexi, tu pyrograves.
Son odeur, la buée de vos bouches,
Les perce-neiges qui pointent,
La douce brûlure de l’après.
Le débordement.
Tes propres cris, ça t’a surpris.
Tu ne pensais pas sonner comme ça.
La peau marquée par les baisers furieux,
La douce brûlure après, tu ne savais pas.
Le souffle haché, les yeux encharbonnés, ça tu savais.
Tu t’en fous, toi, de ton écran confisqué
Et du confinement de plastique.
Tu attends le prochain brasier,
Un geyser dans le ventre.